Chaque jour nous sommes en relation avec cette source intarissable de l’Amour en nous et nous n’en sommes pas conscients.
Nous sommes happés par les tâches quotidiennes, les vicissitudes, les souffrances, les frustrations, les espoirs... Mais si nous sommes attentifs, à chaque instant, nous pouvons contacter cet Amour en nous et le voir s’écouler simplement et joyeusement dans nos gestes, nos paroles, nos petits émerveillements… Il demeure confiné à l’arrière-plan de la conscience, dans la cale du bateau ivre qui nous emporte toujours plus loin de sa source, de notre propre source. Nous ne lui donnons pas la place juste en nous, celle qui nous relie à nous-même, aux autres et au monde et nous restons mendiants. Nous mendions tous les jours ! Nous attendons, nous revendiquons ! Et nous nous chamaillons les uns les autres, ou pire nous nous disputons, nous nous détruisons sur des terrains glissants et sans fondement réel.
L’Amour est l’ingrédient essentiel à notre expression pure, notre existence même. Il est un don pour nous-même et pour l’Univers entier. Il se suffit à lui-même et en même temps, il a besoin d’être nourri. Et la seule nourriture qui lui soit nécessaire est le Partage, l’Expression, le Don.
Il ne peut exister en vase-clos au risque de s’étioler, dépérir et s’éteindre.
Il est l’énergie infinie et inépuisable qui soutient chaque parcelle de cet Univers, et nous sommes chacun une parcelle de cet Univers.
Alors pourquoi ne pas laisser cette magnifique énergie s’écouler et remplir la coupe de l’autre, connu ou inconnu ?
Les réseaux sociaux ont une tendance maladive à devenir les lieux d’expression de nos revendications, de nos désaccords, voire de nos souffrances… ils glissent sur le terrain des affrontements, qu’ils soient insignifiants ou graves et n’apportent, en fin de compte, aucune vraie réponse, ne fédèrent pas tant que ça alors que paradoxalement, c’est sans doute ce que nous recherchons le plus à travers eux : le lien, n’est-ce pas ? Etre en lien, « partager » et « aimer » !
Les médias nous étouffent et nous enferment encore plus dans ce vase-clos intérieur d’interrogations, de sentiments d’impuissance et de fatalité. Parce que tout est agencé pour nous conditionner et nous conformer à la grande dépression d’amour que nous subissons, Ces injonctions permanentes et subtiles à nous rendre coupables de ce que nous sommes ou avons en regard des monstres solutions « d’avoir » et « d’être » artificielles que l’on nous sert chaque jour dans les magazines ou à la télévision, nous rendent encore plus fragiles, schizophrènes errants et coupés de notre capacité d’amour et de créativité. Nous sommes les esclaves d’une société projetée, imaginaire, faite de concepts et de pensées le plus souvent éphémères et inconsistants. Nous voulons du changement mais à chaque changement nous manifestons ! Tenaillés par la peur. Nous mettons notre confiance, notre engagement intellectuel ou affectif dans des programmes, idées politiques, pour les critiquer, voire les injurier, dès qu’elles ont pris corps dans un contexte statutaire. Nous nous comportons en enfant tyrannique et restons témoins muselés de l’effondrement de ce monde en crise, en guerre, absolument terrifiant et glaçant.
Si vous vous sentez en résonnance avec cet article, essayez d’être dans le désir simple de partages, mêmes infimes mais authentiques, qui viendront nourrir l’espace d’amour de l’autre, le révéler à sa propre force d’amour et de don.
Cela peut être raconter une expérience du quotidien qui est venue comme un petit miracle ouvrir le cœur, un poème, une musique, une image… ou la description de son ressenti, de son expression, de sa manifestation. Chaque jour est l’occasion d’offrir votre énergie d’amour pour que l’énergie de vie circule au mieux.
Laissons nous porter par le réel désir d’ouvrir toujours plus grand le champ/chant de l’amour pour se soutenir et se sentir re-liés par ce fil merveilleusement invisible et mystérieux les uns aux autres.
« Ces cris et ces clameurs, les êtres qui les poussent,
Et le silence du grand désert vide,
Les forêts, les montagnes,
Les jours, les nuits et les visions qu’elles apportent,
Le vent, les étoiles, les eaux du Gange,
Les nuages et le clair de lune,
La rencontre de l’amoureux et de la bien-aimée,
Le moment déchirant de la séparation,
Mon papier, mon stylo, mes lunettes,
L’article que je suis en train d’écrire,
Et toi aussi, ô mon Amour,
Tout est Amour et rien d’autre n’existe,
Car tout cela, Il l’est ! »
Chants de l’Eveil, poèmes de Swami Rama Tirtha